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Les artères en hologramme sur le corps du patient
le 09/04/2018
L’idée
Un arbre artériel virtuel projeté en hologramme sur le corps du patient permet de visualiser l’emplacement exact de ses vaisseaux. Cette première mondiale dans le domaine du traitement chirurgical des maladies artérielles a été réalisée par les Drs Faroy, Felisaz et Giovanetti, chirurgiens vasculaires et endovasculaires à l’hôpital privé Saint-Martin de Caen, avec la société Oreka ingénierie de Cherbourg (Manche).
« Le rêve de tout chirurgien est d’entrer dans le corps du patient », sourit Francis Faroy. « Grâce la réalité mixte 3D, on projette sur le patient l’hologramme de ses artères que l’on gère via un casque hololens avec la main ou avec une console », décrit le Dr Maximilien Giovanetti.
Une localisation plus précise
Pour examiner les artères, le chirurgien injectait des produits iodés dans la circulation sanguine pour donner un contraste et individualiser les vaisseaux observés au scanner à rayons X. Cela permet de détecter un anévrisme (gonflement d’une artère), une thrombose (caillot obstruant une artère) ou une embolie pulmonaire (obstruction des vaisseaux des poumons).« Mais cette technique expose les patients, et les soignants, aux rayons X. Et les produits de contraste iodés sont potentiellement toxiques pour les reins », note le Dr Faroy. « Surtout lorsque, s’agissant de maladies chroniques et évolutives (25 % d’insuffisants rénaux, diabétiques), on opère le patient cinq fois en moyenne », ajoute le Dr Giovanetti.
Avec l’arbre virtuel projeté sur le corps, le positionnement des artères est précis. Cela diminue les complications de ponction blessante pour introduire le cathéter. « On a plus d’informations et on est moins agressif. Pour pénétrer l’artère, il faut savoir où elle est, observe le Dr Faroy. Il y a bien le pouls mais il n’est pas d’une précision extraordinaire. Parfois, il n’y en a pas. L’échographie coûte cher et il faut avoir une haute expertise. Restait l’expérience. »
Le chirurgien localise ainsi plus rapidement et plus précisément où il doit poser les stents (extenseur vasculaire) sur une artère bouchée, ou une endoprothèse sur une artère dilatée (anévrisme). Et lorsqu’il faut ouvrir le cou pour atteindre la carotide, l’incision est minime.
Cette technique ouvre de nouvelles perspectives pour les patients. Le Dr Faroy pense, par exemple, à des applications pour la chirurgie esthétique.
Xavier ORIOT.
